Halte à la violence des mots et bien sûr des armes
Halte aux replis, halte aux larmes
Sanitaires, guerrières ou bien identitaires
Halte à ces crises qui désespèrent !
Face à l’urgence climatique, à ce temps réel si tyrannique
Prenons le temps des décalages et des arrêts sur images !
Troquons le noir « chrysalide » pour de lumineux habits de feu
Nos lourdes pesanteurs pour d’improbables envols aventureux
Comme les papillons, osons être légers, renaître et nous métamorphoser
Laissons nos pensées vagabonder, s’évader et toujours plus loin voyager
Vers des horizons et des ailleurs
Qui de la Terre, amoureux impatients nous font orpailleurs
Là où savourer…
… ces instants que l’on suspend comme on retient son souffle
Ces instants si bons, si pleins, si ronds quand on les laisse s’étirer
Ces pauses qui, si on les ose, permettent de mieux exister
… ces flous et ces brumes d’automne, d’hiver ou de matins d’été
Qui ouvrent le cœur à plus que ce que le regard entrevoit
A bien plus que ce que je peux en dire ici en tout cas
… ces océans irisés et soyeux, ces déserts plissés et poudreux
Qui parfois se font prendre l’un pour l’autre
En même temps qu’ils nous évoquent un drapé de Fortuny
… ces espaces et ces plages de silence
Où en nous cèdent toute colère, toute impatience
Où l’âme se surprend soudainement à prier pour mieux savoir aimer
… ces improbables fêtes et ces jeux pour nous dissuader
– au plein soleil de midi ou blottis dans les mystères de la nuit –
De nous prendre (un peu) trop au sérieux et de trop vite devenir vieux
Cette exposition – imaginée pour vous – aimerait vous faire partager un peu tout cela
En vous, imprimer et graver
Qu’un imperceptible battement d’aile ou de cœur peut déclencher tornades et chamades
Texte de Frédéric Chassagne